Un kaléidoscope des autres expositions que j’ai eu la chance de voir pendant cette semaine si colorée sur fond de pluie presque incessante …
Au Musée des Arts Asiatiques Guimet (toujours mon chouchou ), Sur le fil, une petite exposition pour les amoureux/ses des textiles ‘ethniques’ travaillés : la maison de couture afghane Zarif design présente ses créations dans l’esprit traditionnel et les différentes techniques de broderie utilisées ou la fabrication de leurs boutons ciselés … un très beau film du réalisateur Atiq Rahimi présente un duo de danseurs en parallèle avec une légende afghane … un véritable voyage !
Toujours au Musée des Arts Asiatiques Guimet, carte blanche au sculpteur chinois Wang Keping et ses beaux oiseaux dont l’acajou griffé accroche la lumière
A la Cité des Sciences à la Villette, toujours aussi stimulante et accessible, l’exposition Foules démarre avec quelques expériences scientifiques très ludiques pour se prolonger dans une réflexion sur la foule numérique et ses risques de menaces sur la démocratie … un film met en scène les manipulateurs de foules que furent les grands dictateurs historiques, Mao, Hitler, Mussolini etc … passionnant !
A la Cité de la Musique “Premier pas d’envergure de la Philharmonie dans le domaine de la bioacoustique, l’exposition Musicanimaletend l’oreille vers le vivant : vocalises d’oiseaux, stridulations d’insectes, chants mélodiques de baleines, hurlements chorals de loups… Tout en montrant l’influence extraordinaire des voix animales dans l’histoire de l’art et de la musique, le parcours questionne le devenir de la biodiversité et la disparition d’un patrimoine sonore en danger.”
Dans cet édifice ahurissant et futuriste de Frank Gehry, l’exposition Monet-Mitchell illumine les grandes salles épurées de leur kaléidoscope de couleurs … Le parallèle entre les deux peintres met en valeur (en lumière !) leur commune recherche – à un siècle d’intervalle – de l’énergie vibratoire de la lumière qui engendre de subtils et éclatants jeux de couleurs … une expérience de méditation et un régal pour les yeux !
Deux Monet encadrent un large Mitchell dans un échange harmonieux
L’encre en mouvement, une histoire de la peinture chinoise du XXè s.
au Musée Cernuschi, très belle présentation des mouvements artistiques de la peinture à l’encre de Chine, depuis la peinture classique jusqu’aux tendances contemporaines, en passant par le réalisme socialiste de l’époque de Mao.
Li Huasheng, Dans la crique, 1984
Fu Baoshi, Tempête, 1944
Wu Zuoren (1908 -1997), l’histoire du thé : aquarelle en rouleau horizontal qui regorge d’observations ethnographiques sur les habitants du Qinghai et du Tibet et illustre le parcours du thé depuis le producteur jusqu’au moines des lamasseries en passant par les caravanes de yacks dans les montagnes du plateau tibétain.
Une autre oeuvre inspirée que cet Institut du Monde Arabe et sa façade en moucharabiehs, créé par Jean Nouvel
A l’Institut du Monde Arabe et jusqu’au 4 juin 2023, les trésors de l’Ouzbékistan sont présentés dans une somptueux décor noir sur lequel les chapans (manteaux) d’apparat aux broderies étincelantes se détachent tels des joyaux … ainsi que les tentures et autres tapis qui illuminent une grise journée d’hiver.
Je ne me lasse pas du site du Musée du Quai Branly, l’exotisme du ‘jardin en mouvement’ de Gilles Clément et ses herbes de la pampa à deux pas de la Tour Eiffel, l’architecture colorée et puissante de Jean Nouvel, les collections permanentes et cet éclairage qui nous fait entrer dans les profondeurs du monde et la beauté des oeuvres des peuples premiers. Et cette fois, la formidable exposition de kimonos anciens ou contemporains.
Des conditions idéales de visite (à la première heure) malgré la période de vacances, m’ont permis d’admirer cette exposition (visible jusqu’à fin mai 2023), dont j’avais déjà admiré certaines pièces au Victoria & Albert Museum à Londres il y a quelques années … très difficile de faire un choix devant l’exceptionnelle qualité des kimonos anciens en soie brodée ou d’inspiration plus contemporaine … un vêtement (kimono = “chose portée”) qui a traversé activement toutes les époques. Mais malgré la beauté époustouflante des étoffes, ce vêtement n’est pas celui qui rend le plus grâce à la silhouette féminine, contrairement au ao dai vietnamien ou au sari indien.