Mar 29 2017
Voyages des tissus
Cette page présente des photos prises lors de mes voyages et montre des vêtements, des techniques traditionnelles ou des oeuvres d’art qui mettent en valeur le textile ou l’activité de couture dans un pays.
mars 2023 / beautés textiles en Inde du nord
Bombay, Amritsar, Shimla, Haridwar, Delhi
Les habitants du sous-continent indien aiment se parer, quel que soit leur âge ou leur caste et leurs costumes sont parmi les plus chatoyants et colorés au monde : même une paysanne binant sa parcelle d’arachides sur la terre sèche du Rajasthan a une allure de princesse avec son voile rouge, ses bracelets et ses anneaux d’oreille ou de nez … et les hommes ne sont pas en reste !
Bombay, l’autre capitale du textile
Dans la 2è moitié du 19è s., Bombay est devenue la plaque tournante de l’industrie du coton grâce à l’arrivée des machines à vapeur en Angleterre et à la création d’un réseau ferroviaire reliant Bombay au reste de l’Inde. Le coton brut du Gujarat était expédié en Angleterre, filé, tissé puis revendu et réexpédié en Inde.
Cette mondialisation avant l’heure sera au 20è s. une des batailles de Gandhi pour l’indépendance de l’Inde de l’Angleterre et son autonomie textile.
L’ouverture du canal de Suez et la guerre de Sécession aux Etats-Unis ont contribué ensuite à la nouvelle prospérité de Bombay car le blocage des ports américains empêchait tout commerce du coton. Des filatures furent créées sur place qui détrônèrent la suprématie de l’Amérique.
(sources geoguide & wikipedia)
Le marché aux tissus de Mangaldas lane dans le quartier animé des bazars de Kalbadevi, près de Crawford market vaut vraiment le détour …
Le spectacle est dans la rue, autour des hauts-lieux touristiques comme Gateway of India sur la grande esplanade près du Taj Mahal palace hotel où les touristes indiens aiment venir se promener et se prendre en photo. Une photo devant un tel symbole de prospérité – avec de préférence un(e) touriste occidental(e) – peut-elle influer sur le karma ? nous y avons largement contribué !
Découverte artistique et artisanale au Prince of Wales museum, élégant musée dans un parc rafraîchissant dans notre quartier de Colaba. Nous avons pu y admirer des miniatures indiennes et une exposition temporaire sur des textiles indiens de toute beauté.
Amritsar (Punjab), capitale des Sikhs
Près du Temple d’Or, lieu saint des Sikhs, les turbans colorés des hommes et les soieries et mousselines des femmes ponctuent les abords en marbre du lac sacré.
Shimla (Himachal Pradesh), ancienne capitale du Raj britannique
Les petits chapeaux agrémentés d’un galon sont typiques de cette région du Piémont himalayen. On en trouve, ainsi que le galon brodé qui les orne, dans les échoppes du bazar inférieur ou sur le Mall. Malheureusement Lakkar Bazar, le marché près du Ridge, n’était pas ouvert pour cause de fête de Holi !
Haridwar, la ville sacrée sur le Gange, près de Rishikesh
écharpe en coton imprimé au bloc, motifs de prières en sanscrit et représentation des dieux Shiva, Hanuman …
les pélerins hindouistes et les saddhu la nouent sur la tête ou autour du cou
Delhi
Le célèbre Dilli Haat est un grand marché qui regroupe des artisans régulièrement tirés au sort dans toute l’Inde : objets, gravures et tous les styles de tissus qui font la richesse de ses différents états : blockprint du Rajasthan teint à l’indigo, écharpes pashmina du Cachemire (plus ou moins mélangé), ikat tissé dans l’Orissa (ci-dessous) … on y trouve à la fois des trésors textiles variés et un contact intéressant avec l’artisan créateur.
Japon, février 2018, Arimatsu shibori kaikan
musée, boutique et atelier
Célèbre pour sa tradition textile de 4 siècles, Arimatsu dans la banlieue de Nagoya, est un village dédié au shibori. Créé sur la route du Tokaido (entre Edo, ancien nom de Tôkyô et Kyôto) en 1608, le village devint vite célèbre pour la qualité de ses kimonos selon le procédé du shibori.
Un petit train de banlieue relie Arimatsu à la grande gare de Nagoya, puis environ 15 mn de marche pour arriver dans le quartier de l’indigo (flyers pour s’orienter, office du tourisme ou passants très obligeants)
Outre la culture de l’indigo, l’ autre intérêt d’Arimatsu est architectural : la plupart des maisons d’origine sont restées intactes depuis 4 siècles et cet artisanat toujours vivant attire de nombreux connaisseurs du Japon ou du monde entier. Une grande fête annuelle (Arimatsu shibori matsuri) rassemble tous les ans nombre d’habitants et de visiteurs le 1er dimanche d’octobre.
Le shibori (pliage, cousage etc. avant la teinture à l’indigo) est un ensemble de techniques traditionnelles , avec plus d’une centaine de motifs qui requièrent 3 ans de pratique pour les maîtriser.
Le tissu utilisé traditionnellement pour confectionner un kimono a une laize de 35>40 cm sur une longueur de 9 à 12 m. Cette largeur réduite correspond à la dimension nécessaire pour les différentes pièces du kimono.
On peut s’inscrire pour une initiation au shibori. L’essai sera ensuite teint puis envoyé par la poste dans le pays du visiteur !
Le grand attrait du shibori est son côté spectaculaire mais réalisable à tous les niveaux.
motif seigaiha, obtenu par pliage et couture avant teinture
les lignes blanches de ce motif d’éventail ont été obtenues selon la technque du tsutsugaki (sorte de batik) : réserve obtenue par application de pâte de riz avec un cône en papier appelé tsutsu
Vietnam / Ha noi
Panneau mural de l’ethnie Hmong (nord-Vietnam).
Teinture à l’indigo avec réserves (comme le batik) et appliqués de tissus de coton dans le rouge traditionnellement apprécié avec l’indigo .
Les motifs géométriques sont utilisés par les artisanats traditionnels dans le monde entier.
Vietnam / Saigon
Saigon, Vietnam, Musée du ao dai . Prendre le bus de ville pour quelques centimes permet de sympathiser avec les passagers avant de rejoindre ce quartier éloigné de Saigon en 45 mn environ.
Un lieu magique où un ancien designer a su mettre en valeur quelques un des plus beaux ao dai de la tradition vietnamienne (de la Haute-Couture ou des régions) dans un cadre campagnard qui repose de l’agitation de la ville.
Le ao dai se compose d’une tunique longue ajustée, fendue jusqu’à la taille et laissant apparaître quelques centimètres de peau (le fameux ‘triangle de l’émotion’) et d’un pantalon flottant, le tout habituellement en soie, en mousseline ou en satin.
Vietnam, Hanoi, Musée des Beaux- Arts : peintures des années 50 où la grâce et la beauté
des femmes vietnamiennes est mise en valeur par leur ao dai soyeux.
Japon / Kyoto, décembre 2016
Japon, Kyoto, Nishijin Textile Center , défilé de kimonos.
Contrairement au ao dai vietnamien, le kimono donne une silhouette raide à la femme japonaise.
Kyoto, Nishijin Textile Center (bus 9 arrêt Horikawa-Imadegawa) : un créateur de obi (ceinture décorative pour kimono, longue de 3.60m à 4.50m )
Chine, Pékin, décembre 2016
Chine, Pékin, NAMOC (Musée d’art moderne de la ville) : Exposition du peintre Du Ziling
Canada, Ontario, avril 2016
Toronto Textile Museum , 55 Centre Ave. avec Barbara. Un très intéressant petit musée, rempli de trésors des provinces canadiennes et du monde avec des expositions temporaires remarquables.
Chez les Mennonites de St Jacob’s, Ontario, à 1h30 de Toronto : le dernier magasin de cotons de qualité – Quilt Essentials – vend (cher) des tissus pour faire les oeuvres à quilter.
ew Crafty, Rideau Ferry, Ontario, grand choix de tissus, machines et fournitures pour quilting,
Bridget O’Flaherty est une artiste sur fil (thread artist) qui brode ses tableaux entièrement à la machine … (Rideau Ferry près d’Ottawa, Ontario, Canada)
Molly Quayle est une remarquable quilteuse de Merrickville, Ontario, amie de Beryl, qui m’a fait visiter sa maison remplie d’oeuvres extraordinaires …
au ROM (Royal Ontario Museum), fantastique musée de Toronto, une exposition temporaire d’artisanat textile traditionnel du Mexique et ses broderies foisonnantes.
Toronto, Little India, boutique Neelam Silk, 1461 Gerrard St. East.
Accueil agréable et très professionnel. Pour un sari de soie, il faut 6 m de tissu (env. 200 € pour le tissu + la façon)
Paris, Petit Palais (Japon), décembre 2015
Exposition Kuniyoshi, le démon de l’estampe
Exposition Kuniyoshi, le démon de l’estampe
j’ai admiré, entre autres, l’art de représenter les tissus sur les estampes
Paris / Musée Guimet (Corée), décembre 2015
A l’annexe du Musée Guimet, une extraordinaire présentation de la brodeuse coréenne In-Sook-Son qui a le statut de ‘déesse vivante’ dans son pays pour la perfection de son art.
Oeuvres de la brodeuse coréenne In-Sook Son
Tableau coréen au Musée Guimet
Paris, Musée du quai Branly (Sibérie orientale), décembre 2015
Exposition Esthétiques de l’Amour
Magnifique exposition sur l’artisanat des Peuples du fleuve Amour, en Sibérie orientale.
La culture du peuple Aïnou (peuple autochtone du Japon) y trouve son origine.
Exposition Esthétiques de l’Amour et ses somptueux vêtements traditionnels de peaux rebrodées (peau de saumon, entre autres !), réalisés par les peuples du fleuve Amour en Sibérie Orientale
Chine, Pékin, décembre 2015
robe chinoise moulante traditionnelle appelée qipao
manteau du chaman au Palais du Prince Gong
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costume traditionnel chinois (Musée d’Art Moderne de Pékin)
jeune femme posant sur les marches du Temple du Ciel
Chine, Shanghai, novembre 2014
Boutique-galerie (magasin d’état) qui expose des pièces traditionnelles teintes à l’indigo sur coton (Hand-painted Blue Nankeen Gallery)
Irlande (Donegal) / Ardara, juin 2014
Dans la boutique Handwoven tweed de Eddie Doherty à Ardara.
La laine des moutons à tête noire qui courent sur les pentes raides du Donegal est exceptionnelle et produit des tissus de tweed de grande qualité.
Paris, Musée Guimet
kodomo no hi , fête des petits garçons au Japon. La carpe koï en est devenue le principal symbole par le biais des koi nobori 鯉幟?, littéralement ‘bannière carpe’, manches à air en forme de carpes qui représentent la force et la persévérance. (photo internet)
Paris / Musée du quai Branly
Paris, Musée du Quai Branly, collections permanentes : extraordinaires jupes aux centaines de plis des costumes traditionnels des ethnies d’Asie du Sud-Est (nord-Vietnam) .
Pour une jupe à 3 bandes ou lés, le 1er lé autour de la taille compte 100 plis environ, le 2è, 200, le 3è, 400, etc … ce qui permet d’avoir moins d’épaisseur à la taille et beaucoup de ‘tour’ en bas …
Paris, Musée du Quai Branly, collections permanentes : impressions réalisées au pochoir pour des tissus japonais traditionnels.
Paris / Musée Guimet, octobre 2013
exposition Tsutsugaki, textiles indigo du Japon
Très belle exposition qui montre kimonos, bannières et autres articles textiles utilisant la technique du batik sur tissu teint à l’indigo.
le tsutsu est un cône en papier qui sert à appliquer une colle de riz en dessinant sur le tissu blanc selon le principe du batik : ces zones fines seront blanches après la teinture
fin (provisoire …)
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