Mar 11 2024
Japon, février 24 (2/8) Tôhoku 1
Ce nom regroupe les 6 préfectures du nord de Honshu, la plus grande île du Japon. Au nord de Tokyo, région généralement associée à l’idée de Japon rural, un Japon ‘de l’intérieur’ loin de l’hyper-modernité des mégapoles de Tôkyô et d’Osaka, qui ont aussi gardé leurs petits quartiers anciens.
Après un changement très fluide à Tokyo grâce à une signalétique claire, le shinkansen Hayabusa (= ‘faucon’) ultra-confortable va avaler les 730 km en 3h20mn et c’est l’arrivée dans la neige à Aomori tout au nord.
Capitale d’une région bien connue pour ses pommes et surtout sa fête des nebuta (chars lumineux) au mois d’août, qui attire des millions de gens chaque année. Les meilleurs chars sont exposés tout illuminés au Musée des Nebuta, spectaculaire pour son architecture et pour ses chars gigantesques.
et ses arbres emballés
au regard dérangeant
(mudra de méditation ?)
Dans le train matinal pour Akita, en compagnie des lycéens embrumés mais bien rangés et autant polarisés par leur smartphone que tous les jeunes du monde …
Pendant ma halte à Hirosaki, jolie petite ville traditionnelle, je me suis promenée dans le parc enneigé du Château avec pour seule compagnie employés qui déneigent, soldats qui créent des toboggans en neige et écoliers qui construisent des sculptures en neige pour la future fête de … la neige et des pommes.
Le réseau ferroviaire japonais est très développé, shinkansen ou trains locaux, et la population lui voue un vrai culte en l’utilisant fréquemment pour ses déplacements…
Chaque région propose à la vente en gare ses spécialités gastronomiques sous forme d’ ekiben (bento de la gare = eki) et des friandises joliment présentées à rapporter à chaque voyage. Contrairement à nos pays où la gare est souvent isolée, la gare japonaise est le centre névralgique de toute ville desservie, avec souvent un office du tourisme où le personnel se fait un plaisir de vous aider au mieux avec brochures et cartes et un peu d’anglais .
A ce titre, la gare d’Akita est un office du tourisme en elle-même car les principales caractéristiques de la préfecture d’Akita sont présentées sur un mode ludique : peluche géante d’un chien Akita, grands Namahage (Père Fouettard) de la péninsule d’Oga, lanternes de la fête d’été, etc …
Le Musée d’art d’Akita est remarquable pour son architecture minimaliste du grand Tadao Ando : une pièce d’eau, signature de l’architecte, offre un moment de calme méditatif devant la neige qui tombe, depuis le petit café.
L’autre intérêt de ce musée est la fresque monumentale peinte par Foujita en 1937, intitulée Evénements d’Akita … sur 20m de largeur, l’artiste a représenté les activités quotidiennes hivernales et les fêtes d’été dans un style coloré et vivant.
A Kakunodate, à l’est d’Akita, petite ville connue pour ses anciennes maisons de samouraï, l’hotel Folkloro (!) coche toutes les cases : mitoyen de la gare, modernisé tout en restant une petite structure et un personnel très aimable et professionnel. Grâce à eux, j’ai pu aller dans mon tout premier onsen qui valait bien les 3h de transports variés aller-retour.
Tsuru no yu onsen (= le bain thermal de la grue), LE onsen en pleine neige !
L’eau thermale à l’odeur très soufrée sort de la montagne à 42°, ce qui ne permet pas de rester très longtemps dans le bain, mais dans un tel cadre, c’était un moment inoubliable …