Archive for the 'art & artisanat (expositions)' Category

Aug 05 2023

Plantes tinctoriales en Gironde, juillet 2023

une jolie fleurée

La belle cuve d’indigo, si généreuse l’été dernier, a joué les belles au bois dormant, et n’a pu être opérationnelle pendant mon séjour … mais grâce au grandes connaissances d’Emmanuelle en plantes tinctoriales, j’ai pu apprendre les bases de la teinture végétale, les mordants, les protocoles de teinture … passionnant !

de la graine de rocou à la pièce teinte, macération, extraction, teinture …

Au retour, pour ne pas perdre la main, récolte de pistachier lentisque à domicile, séchage, préparation de la callune et des pelures d’oignon offerts par Emmanuelle, préparation du bain de graines de soja et de l’acétate d’alun …

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Feb 09 2023

Fabienne Verdier 4

Cette artiste au parcours aussi riche que singulier a cherché pendant 40 ans à exprimer le souffle de la vie dans sa vibration. Pour chaque nouvelle recherche, son étude préparatoire est une véritable quête … dans son travail inspiré des maîtres flamands par exemple, elle s’est immergée dans l’étude des mystiques, la musique, les philosophes, les poètes et après cette lente gestation, le détail de la coiffe de Margareta Van Eyck va donner naissance à un nouveau motif abstrait et symbolique d’une grande force vitale.

On retrouve des rythmes vibratoires similaires dans la dentelle stylisée de cette coiffe et dans la force tectonique rythmique des chaines de montagne pour lesquelles elle a imaginé un pinceau géant pour travailler à plat sur des toiles de grandes taille.

La dernière exposition en cours, le chant des étoiles, au musée Unterlinden de Colmar est une oeuvre cosmique, un parcours de consolation pour les âmes des morts du Covid, où elle réinterprète la transfiguration inspirée de la résurrection du Christ de Mathias Grünewald dans son retable d’Issenheim.

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Jan 16 2023

Fabienne Verdier 3

“Je ne peins pas des formes, mais des forces invisibles, le devenir des formes !” F. Verdier

En chinois, on ne dit pas d’une calligraphie qu’elle est ‘belle’ mais qu’elle a ‘du souffle’ (…)

Dans cette perspective, l’art d’écrire rejoint celui de guérir avec des aiguilles (acupuncture) et celui d’agir avec justesse (Yi Jing) (…) non par agissement, mais par enclenchement (…) Et le pinceau (chinois), quand il trace des mots illisibles ou peint des montagnes impossibles, ne cherche ni à produire du beau ni à reproduire le réel mais juste à faire éclore en nous l’enthousiasme que procure le sentiment de communion furtive avec le mouvement vital qui fait surgir les montagnes et s’écouler les rivières”. CJD Javary (préface à l’Unique trait de pinceau)

Oeuvre de la série ‘hommage au grand-père’

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Jan 13 2023

Fabienne Verdier 2/ le corps-pinceau

Calligraphie chinoise

“un chinois qui s’apprête à écrire est persuadé qu’au moment où son pinceau fait naître sur la feuille fût-ce le plus simple des idéogrammes, le souffle qui le traverse et se matérialise grâce à son bras (…) est le même que le souffle primordial et universel par qui naissent, éclosent et vivent tous les êtres sur terre. ” François Cheng, cité par CJD Javary, dans sa préface à L’unique trait de pinceaum oeuvres de Fabienne Verdier

“(…) qui pratique la danse avec son ombre, les lentes volutes des mouvements du Tai Ji Quan ou les circulations internes du Qi Qong, ressent intérieurement ce que calligraphier peut signifier lorsque le corps se fait pinceau et l’espace feuille (…)

“Malheureusement, en nommant calligraphie cet art grandiose enraciné dans une foi animiste sans équivalent dans aucune autre civilisation, les Occidentaux ont créé les conditions d’un malentendu fâcheux. Kalos graphos, la ‘belle écriture’, désigne en Europe un modeste art décoratif caractérisé “par une écriture soit stylisée … soit enjolivée de paraphes ou d’ornements superfétatoires “ JF Billeter, l’Art chinois de l’écriture

“Aucun chinois ne reconnaîtrait dans ce nom ce qu’ils nomment simplement shu (écrire), tant calligraphier représente à leurs yeux la quintessence du raffinement culturel et de l’expression individuelle. Il faut remonter 35 siècles en arrière, à la genèse des idéogrammes, pour comprendre comment le chinois peut être la seule langue dans laquelle le même mot wen signifie à la fois écriture, raffinement et civilisation“.

(…) Une calligraphie est réussie ou elle est bonne à brûler, on ne peut pas la reprendre … dès qu’elle atteint le papier, la moindre goutte y laisse instantanément une marque définitive. (…) le pinceau chinois est un pur-sang qui ne se laisse maîtriser que par un long apprentissage …

(…) Si le fait qu’il (le style en ‘herbe folle’) soit illisible ne produit aucun obstacle au plaisir qu’on retire à le contempler, c’est sans doute parce que le niveau où il nous touche s’enracine bien au-delà d’une lecture ou d’un contenu.”

CJD Javary, préface à L’unique trait de pinceau (oeuvres de F. Verdier), 2001

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Jan 09 2023

Fabienne Verdier 1

“Il faut savoir qu’imprégner le papier d’une seule goutte d’encre n’est pas une mince affaire ; il faut que le coeur se fasse immense et vide, sans plus contenir un seul objet.” Li Rihua, XVIè-XVIIè s.

Fabienne Verdier, Voyage par-delà les monts, hommage à Caspar David Friedrich, 1999, 47x23cm /technique mixte (encre de Chine, pigments, medium à l’eau, cinabre) sur toile de lin, coton

La vidéo sur son site réussit à nous faire voir Fabienne Verdier et son corps-pinceau (corps-pensée) traversé par le souffle … et l’unique trait du pinceau – et quel pinceau ! – sur ses oeuvres nous fait pressentir ce même qi qui traverse les montagnes .

https://vimeo.com/443281236

L’oeuvre de cette artiste nourrie de calligraphie/peinture classique chinoise est un refuge et une source. Toute sa carrière s’est développée autour de la recherche de la transcription du souffle primal, de l’élan vital en deçà des forces tectoniques, de la vibration de la vie et peut-être même jusqu’au big bang dans Le Chant des Etoiles, … comment résumer une telle quête ?!

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