du nord d’Hokkaido et ses tempêtes de neige, vers le nord de Honshû toujours sous des mètres de neige, jusqu’aux canaux de Omihachiman près de Kyôto et ses énormes flocons, les paysages ont été féériques … j’étais comblée !
il y a eu des lacs aux cygnes blancs , des fumerolles de soufre dans la neige, des grues qui se confondent sur les champs immaculés de Kushiro, des chars lumineux qui réveillent le jour gris d’Aomori, des musées qui font revivre les peuples premiers Ainou et les artistes (Munakata à Aomori et la fresque de Foujita à Akita), des traditions antiques avec les namahage dans la péninsule d’Oga … des onsen dans la neige et des repas hauts en saveurs …
L’hiver au Japon offre des splendeurs incomparables, depuis les porcelaines du musée de Kyôto, jusqu’aux oiseaux de l’île d’Hokkaido qui animent des paysages d’une beauté à couper le souffle et à en oublier le froid … la palette de couleurs est plus discrète et nuancée, comme la nature enfouie sous la neige et la glace
au bord du lac Kussharo (Hokkaido), rendez-vous annuel de la migration des cygnes chanteurs, de petites sources chaudes donnent un peu de répit aux mains engourdies malgré les gants
Dans l’île d’Hokkaido, grues du Japon à Kushiro et cygnes chanteurs au lac Kussharo, un délice pour graveur d’estampes avec ses crêtes finement dessinées
(voir aussi ’tissus indiens’ dans l’onglet ‘actualités textiles’)
Manifestation pour les retraites près du Jantar Mantar
(merci Anne V pour ton expertise en hindi et ta connaissance des revendications des employés de la fonction publique à Delhi !)
कच्चे कर्मचारियों को पक्का करो। “aux employés précaires, faites/donnez du solide” -> rendez solide/sûre la retraite des employés précaires … grâce au bout de pancarte du manifestant au 2e plan, on comprend qu’il s’agit d’une manifestation à propos du changement du système des retraites des employés du gouvernement : पेंशन स्कीम बहाल करो -> il manque le 1er mot पुरानी (purani) qui veut dire ancien/précédent : पुरानी पेंशन स्कीम बहाल करो penshan (=pension) skim (=scheme) bahal karo -> purani penshan skim bahal karo -> retour à l’ancien système de retraite
Le Jantar Mantar
Un des 5 observatoires astronomiques construits par Jai Singh II, maharajah de Jaipur au 18è s. Les grands ‘instruments’ dispersés dans un jardin sont destinés à calculer la trajectoire des astres.
Les manifestants viennent défiler le long du Jantar Mantar, dans les larges avenues proches du Parlement.
Old Delhi/Chandni Chowk
Old Delhi correspond à l’ancienne cité moghole et Chandni Chowk est l’artère principale d’où partent un réseau de ruelles pleines de bazars animés, épices, étoffes, bijoux etc … après 11h du matin, difficile de pouvoir aller à pied, tant le système des rickshaws est envahissant et insistant et l’activité commerciale intense !
nous avons même pu voir défiler la fête locale des jaïns (le jaïnisme est une secte créée au VIè s. en réaction au système des castes de l’hindouisme et représente seulement 0,4% de la population. Ils pratiquent des rites ascétiques, la non-violence et un respect absolu de toute forme de vie).
Depuis Bombay et l’usine à rêves de Bollywood jusqu’à l’autre mégapole féroce qu’est Delhi, partout la dureté de la vie et la ‘struggle for life ‘ sont visibles …
Mais à Amritsar, la ville sacrée des Sikhs au Punjab ou Haridwar, autre ville sacrée des hindous au pied de l’Himalaya, la ferveur religieuse nourrie par les temples innombrables et les dieux et déesses omniprésents permet de supporter l’ existence dans une société indienne certes démocratique (malgré les mesures discriminatoires du gouvernement nationaliste de N. Modi contre les musulmans) mais toujours très inégalitaire.
Shimla, parenthèse montagneuse rafraîchissante dans le Piémont himalayen de l’Himachal Pradesh, sous les grands cèdres décrits par Kipling … plus que les vestiges de l’empire britannique, nous y avons connu une fête de holi particulièrement pittoresque dans un tel décor.
5/5 Delhi capitale
Dargah de Hazrat Nizam-ud-Din
Pour mon 2è séjour à Delhi, la découverte la plus forte a été ce sanctuaire d’un saint soufi révéré pour sa tolérance depuis le 13è s.
“au milieu d’un dédale de ruelles commerçantes aux étals chargés de pétales de rose (…) et d’offrandes, le sanctuaire en marbre, bâti en 1562, est marqué d’une atmosphère profondément mystique” (lonely planet).
Mélange de légère hostilité des vieux musulmans et de grande curiosité souriante pour les plus jeunes qui sont ravis de faire des selfies avec des étrangères, même plus âgées !
4/5 Haridwar, ville sacrée sur le Gange et Rishikesh, ‘capitale auto-proclamée du yoga’
2 fois par jour, au lever et au coucher du soleil, se tient la cérémonie de célébration de la déesse-mère, Ganga. Les pèlerins se baignent dans le Gange qui prend sa source à 300 km au nord, dans l’Himalaya.
3/5 Shimla : ancienne capitale d’été du Raj britannique
Située à 2000 m d’altitude, cette jolie ‘station d’altitude’ à l’habitat étonnamment dense pour de tels reliefs, bénéficie d’un temps frais et parfois pluvieux. Les vestiges de l’époque britannique sont maintenant peu nombreux, à part l’église et le train à voie étroite qui la relie à Kalka dans la vallée.
Jakhu temple dédié au dieu singe Hanuman
Himalayan Queen, petit train à voie étroite qui parcourt 96 km en … 5h !
2/5 Amritsar : haut-lieu des Sikhs du Punjab
Cet homme pieux qui se prépare à son bain dans l’eau sacrée du Temple d’Or porte les 5 éléments que tout Sikh se doit d’avoir : cheveux (et barbe) non coupés sous un turban, poignard, bracelet, caleçon de coton et sans doute son peigne en bois
Gurmeet Singh, notre chauffeur sikh à la barbe fleurie pendant la fête de Holi à Shimla
1/5 Bombay : temples hindous & Bollywood
Bollywood, l’usine à rêves de tous les jeunes indiens
petite vendeuse de rue
Babulnath mandir, temple hindouiste près de Malabar Hill
“Je ne peins pas des formes, mais des forces invisibles, le devenir des formes !” F. Verdier
En chinois, on ne dit pas d’une calligraphie qu’elle est ‘belle’ mais qu’elle a ‘du souffle’ (…)
Dans cette perspective, l’art d’écrire rejoint celui de guérir avec des aiguilles (acupuncture) et celui d’agir avec justesse (Yi Jing) (…) non par agissement, mais par enclenchement (…) Et le pinceau (chinois), quand il trace des mots illisibles ou peint des montagnes impossibles, ne cherche ni à produire du beau ni à reproduire le réel mais juste à faire éclore en nous l’enthousiasme que procure le sentiment de communion furtive avec le mouvement vital qui fait surgir les montagnes et s’écouler les rivières”. CJD Javary (préface à l’Unique trait de pinceau)
“un chinois qui s’apprête à écrire est persuadé qu’au moment où son pinceau fait naître sur la feuille fût-ce le plus simple des idéogrammes, le souffle qui le traverse et se matérialise grâce à son bras (…) est le même que le souffle primordial et universel par qui naissent, éclosent et vivent tous les êtres sur terre. ” François Cheng, cité par CJD Javary, dans sa préface à L’unique trait de pinceaum oeuvres de Fabienne Verdier
“(…) qui pratique la danse avec son ombre, les lentes volutes des mouvements du Tai Ji Quan ou les circulations internes du Qi Qong, ressent intérieurement ce que calligraphier peut signifier lorsque le corps se fait pinceau et l’espace feuille (…)
“Malheureusement, en nommant calligraphie cet art grandiose enraciné dans une foi animiste sans équivalent dans aucune autre civilisation, les Occidentaux ont créé les conditions d’un malentendu fâcheux. Kalos graphos, la ‘belle écriture’, désigne en Europe un modeste art décoratif caractérisé “par une écriture soit stylisée … soit enjolivée de paraphes ou d’ornements superfétatoires “ JF Billeter, l’Art chinois de l’écriture ”
“Aucun chinois ne reconnaîtrait dans ce nom ce qu’ils nomment simplement shu書 (écrire), tant calligraphier représente à leurs yeux la quintessence du raffinement culturel et de l’expression individuelle. Il faut remonter 35 siècles en arrière, à la genèse des idéogrammes, pour comprendre comment le chinois peut être la seule langue dans laquelle le même mot wen文 signifie à la fois écriture, raffinement et civilisation“.
(…) Une calligraphie est réussie ou elle est bonne à brûler, on ne peut pas la reprendre … dès qu’elle atteint le papier, la moindre goutte y laisse instantanément une marque définitive. (…) le pinceau chinois est un pur-sang qui ne se laisse maîtriser que par un long apprentissage …
(…) Si le fait qu’il (le style en ‘herbe folle’) soit illisible ne produit aucun obstacle au plaisir qu’on retire à le contempler, c’est sans doute parce que le niveau où il nous touche s’enracine bien au-delà d’une lecture ou d’un contenu.”
CJD Javary, préface à L’unique trait de pinceau (oeuvres de F. Verdier), 2001